Lorsqu’il fut présenté par Samsung au cours de l’IFA 2011 de Berlin, le Samsung Galaxy Note a de suite divisé la blogosphère. D’un côté, nombreux se sont montrés perplexes, se demandant quelle mouche avait bien pu piquer le constructeur Coréen pour proposer un appareil de cette taille, à mi-chemin entre le smartphone et la tablette, mais aussi pour ressusciter les stylets. À côté, quelques irrésistibles ont cependant su flairer le potentiel de ce nouveau smartphone. Plus de six mois après son lancement, Samsung semble avoir réussi son pari : pas un mois ne passe sans que le nouveau fabricant numéro un de téléphones ne communique des chiffres de ventes exceptionnels. Le Galaxy Note serait-il donc le smartphone parfait ? Que vaut réellement cet ovni ? Smartphone ? Tablette ? Réponses, dans ce test.
Packaging
Du côté du packaging, rien d’exceptionnel ni de surprenant à noter, surtout si vous êtes un habitué des smartphones de Samsung et d’Apple. L’ensemble est sobre, efficace et dénué de superflu.
Rien de bien original non plus du côté des accessoires fournis :
- Un Samsung Galaxy Note (surprenant, je sais
) ;
- Un câble micro-USB permettant de connecter le smartphone à un ordinateur et de le recharger ;
- Un adaptateur secteur sur lequel brancher le câble micro-USB pour recharger le Galaxy Note sans passer par un ordinateur ;
- Des écouteurs intra-auriculaires (et leurs embouts) faisant office de kit mains-libres. Ces derniers disposent de boutons permettant d’augmenter et de diminuer le volume sonore ainsi qu’un troisième bouton permettant de mettre sur pause une musique ou de répondre à un appel. Malheureusement, Samsung continue de fournir des écouteurs intra-auriculaires, que je trouve toujours aussi désagréables à utiliser d’un point de vue purement physique.
- Un livret de prise en main très succinct.
Design : le Galaxy Note, un Galaxy SII grand format ?
Le Galaxy Note rappelle furieusement son petit frère à succès, le Galaxy SII, mais en plus grand. Samsung nous livre ici un smartphone agréable à l’œil certes, mais peu original et passe partout, qui ne provoque pas de sensation particulière. Comme à son habitude, le constructeur Coréen a placé un haut-parleur en haut de la face avant du téléphone et glissé son logo en dessous. Un capteur de luminosité ainsi qu’une caméra frontale de 2 mégapixels sont également présents. Regrettons d’ailleurs que la qualité de cette caméra soit, une fois de plus, de qualité moyenne. En bas de l’avant de l’appareil, vous trouverez le fameux bouton physique qui a fait la marque de fabrique de la gamme Galaxy ainsi que deux boutons sensitifs permettant d’afficher le menu ou d’effectuer un retour en arrière.
Sur la face arrière du smartphone, on trouve un appareil photo de 8 mégapixels, un flash et des hauts parleurs. Malheureusement, ceux-ci manquent de puissance ; un sentiment qui s’accentue lorsque le Note est posé sur une table, ceci ayant pour effet d’étouffer légèrement le son. Notons que la surface de l’arrière est antidérapante et permet d’améliorer la prise en main.
Au niveau de la tranche grise entourant le téléphone, Samsung propose, comme à son habitude, des boutons permettant d’éteindre ou d’allumer l’écran et de régler le volume. En bas, un emplacement permet de ranger le stylet. L’idée est bonne : grâce à lui, on a en permanence le stylet sur soi, sans s’en encombrer ni l’oublier. Il est parfois difficile, cependant, de le déloger de son emplacement, ce qui m’a parfois forcé à utiliser mes ongles . Plus anecdotique (et pour chipoter) : en essayant de récupérer le stylet sans regarder l’arrière du smartphone (« à l’aveugle »), on a parfois tendance à tirer sur ce que l’on pense être le stylet, mais qui n’est autre que la grille des hauts parleurs. En effet, celle-ci étant très proche du stylet, cela prête parfois à confusion.
Samsung a décidé de placer la prise Jack destinée aux écouteurs sur la tranche supérieure du téléphone. Enfin, l’emplacement micro-USB se situe sur la tranche inférieure du téléphone, à côté du stylet.
Du côté des regrets, le câble micro-USB aurait gagné à être quelques dizaines de centimètres plus grand. En effet, sa faible longueur rend difficile l’utilisation du téléphone lorsque celui-ci est en cours de rechargement. Egalement, j’aurais apprécié que le Note dispose d’un bouton permettant de prendre une photo directement, comme le propose par exemple Sony avec son Xperia S. De la même façon, la présence d’une LED de notification aurait été très appréciable.
Du côté des points positifs et alors que la tendance générale est inverse actuellement, le Galaxy Note se distingue sur plusieurs points :
- Il dispose d’un emplacement capable d’accueillir une carte micro-SD et donc, d’étendre la capacité de stockage de l’appareil ;
- Contrairement aux iPhones, HTC One X et nombreux autres smartphones récents, sa batterie est amovible. Lorsque l’on investit dans un smartphone haut de gamme, il est important de savoir que la batterie pourra être changée en cas de besoin ;
- Enfin, le smartphone accueille des cartes SIM traditionnelles et non des « micro-SIM ». Ainsi, vous pourrez continuer à utiliser votre carte SIM traditionnelle.
Pour finir, notons que, bien qu’il soit entièrement fabriqué en plastique (comme cela est généralement le cas chez Samsung), la qualité de finition du smartphone est parfaite et aspire réellement confiance.
Android + Touchwizz : l’équipe gagnante ?
Le Galaxy Note est sorti sous Android Gingerbread (2.3). Lors de la réception de l’exemplaire de test, nous avons eu la chance de nous voir proposer une mise à jour Over The Air (c’est-à-dire effectuée sans brancher de câble, directement téléchargée et installée par le terminal lui-même) vers Android 4.0 (Ice Cream Sandwich). Comme à l’accoutumée, Samsung a affublé Android de son interface maison, Touchwizz, qui ne vous dépaysera pas si vous avez déjà utilisé des smartphones de la gamme Galaxy. Certains aiment cette surcouche, d’autres non… À vous de vous faire votre idée donc ; je ne m’étendrai pas sur le sujet, car mes confrères l’ont déjà fait de manière très circonstanciée. Pareillement, je ne m’attarderai pas sur les benchmarks détaillant les performances techniques générales de l’appareil, car nombreux sont les sites plus compétents dans ce domaine s’en étant déjà chargé.
On notera juste que la version traditionnelle de Touchwizz a été modifiée pour l’occasion. Les grilles d’applications affichent non plus quatre applications mais cinq, et un certain nombre d’applications optimisées pour le stylet sont proposées. Ainsi, outre SNote et SMémo, permettant de prendre des notes avec le stylet, le fabricant propose un calendrier amélioré, une application « Mes fichiers », permettant de consulter le contenu de votre téléphone ou encore un lecteur vidéo très abouti. En effet, alors que la plupart des constructeurs font le strict minimum et imposent à leurs utilisateurs des formats exotiques (non, non, je ne vise pas la Pomme), le Galaxy Note prend en charge une pléiade de formats vidéo, ainsi que les sous-titres. Sur tous les tests que j’ai effectués, le smartphone a toujours réussi à lire les vidéos sans saccades, quel que soit leur taille ou leur format (les vidéos Full-HD sont lues sans rechigner).
Qu’on aime ou non Touchwizz, on ne peut nier que Samsung livre le Galaxy Note avec certaines applications intéressantes et en modifie d’autres afin de combler leurs lacunes. L’intérêt d’autres applications, telles que les Hub, est par contre beaucoup plus relatif et je regrette qu’elles ne puissent être désinstallées sans bidouilles fatiguantes !
SPen : gadget ou réel outil ?
Tout le monde avait enterré les stylets et ne voulait plus en entendre parler. À juste titre, on les trouvait peu pratiques et totalement inefficaces. La faute aux téléphones bas de gamme qui étaient livrés, il y a des années, avec des stylets peu réactifs et durs à maîtriser. C’est donc avec une certaine appréhension et surprise que j’ai appris leur retour, en grande pompe, sur un smartphone haut de gamme.
Je vous préviens tout de suite : oubliez tout ce que vous avez connu dans le passé, vos expériences antérieures sur d’autres smartphones ou PDA. Oubliez également le stylet qu’a pu nous proposer Nintendo avec ses DS. Le SPen (c’est comme ça que Samsung l’appelle, pour s’éloigner de l’image peu flatteuse collant à la peau des stylets), joue dans une autre catégorie. En effet, il dispose de plusieurs niveaux de pression : cela signifie que le système est capable de détecter et de s’adapter à la pression que vous exercez. Par ailleurs, il est affublé d’un bouton permettant de réaliser certaines actions.
Parmi les gestes proposés, il est possible :
- D’effectuer un retour en arrière (comme si vous aviez touché la touche « Retour »), en appuyant sur le bouton du SPen puis en effectuant un déplacement vers la gauche ;
- D’afficher le menu de l’application courante (comme si vous aviez touché la touche « Menu »), en appuyant sur le bouton du SPen puis en effectuant un déplacement vers le haut ;
- De faire une capture d’écran, en appuyant sur le bouton puis en touchant l’écran avec le SPen pendant plusieurs secondes. Cette image est ensuite modifiable et éditable comme bon vous semble. Hyper pratique pour annoter une page web, une photo ou même un plan !
- D’ouvrir l’application SMémo, en effectuant un double tapotement sur l’écran, toujours avec le bouton enclenché.
Si les raccourcis proposés par ce bouton sont intéressants, ils ne s’avèrent pas toujours faciles à mettre en application. En effet, le bouton du SPen n’est pas toujours évident à trouver du premier coup (surtout dans le noir) et les retours arrière pas toujours pris en compte. Sans doute une question d’habitude. Par ailleurs, il est vraiment dommage que les boutons sensitifs ne puissent pas être activés par le stylet : on se prend souvent à les survoler avec celui-ci avant de se rendre compte que, malheureusement, cela est impossible. Dommage !
Malgré ces légers défauts, le SPen m’a agréablement surpris par ses qualités. Si j’étais au départ réticent, en raison mes malheureuses expériences sur le feu LG Viewty, Samsung a mis au point un stylet très précis et d’excellente qualité. Comme vous l’avez peut-être constaté sur les vidéos de démonstration, une certaine latence est parfois perceptible lorsque l’on écrit ou dessine avec le SPen, mais elle reste, selon mon ressenti, acceptable. Au départ, on a souvent tendance à ne pas appuyer suffisamment fort, craignant d’être trop brusque. Cependant, après un petit temps d’adaptation, on finit par se prendre au jeu et à mieux doser la pression exercée.
Ce qui aurait pu être un gadget sans intérêt se révèle, à l’usage, être un véritable atout, Samsung ayant réussi le pari de créer un véritable écosystème autour de son stylet. En effet, comme je l’expliquais ci-dessus, il est possible de l’utiliser pour faire tout et n’importe quoi : s’en servir pour écrire un SMS ou un e-mail, prendre des notes, naviguer dans les applications ou sur des sites, voire même l’utiliser à la place de votre vénérable doigt. Notons que Samsung propose, sur sa propre boutique, un certain nombre d’applications tirant partie de son stylet.
Au fur et à mesure qu’on utilise le Galaxy Note, on se surprend à déloger le SPen machinalement de son emplacement pour réaliser des actions nécessitant de la précision, comme surfer sur un site Web et cliquer sur un lien hypertexte. Cela pourra plaire aux personnes ayant de gros doigts et souhaitant plus de précision.
L’application permettant de mesurer tout le potentiel de ce stylet est SNote. Comme son nom l’indique, celle-ci permet de prendre des notes, de différents types, notamment :
- La prise de notes entièrement manuscrites (différents types de mines sont proposées : stylo, pinceau, crayon ou surligneur) ;
- La saisie manuscrite, automatiquement convertie en texte. Cette reconnaissance est vraiment efficace, à condition, bien sûr, que vous soigniez un minimum votre écriture. Si vous écrivez à toute vitesse, à la même allure que vous le feriez sur papier, la reconnaissance ne sera sans doute pas parfaite ;
- La saisie d’expressions mathématiques complexes et leur résolution ;
- La possibilité de dessiner des formes géométriques automatiquement converties en images nettes et précises.
Enfin, finissons en revenant sur une remarque récurrente entourant le Galaxy Note : « Beurk, je déteste les stylets, je ne veux pas en utiliser ! Donc je n’achèterai pas de Galaxy Note ». Sachez que, si tel était votre cas, l’utilisation du SPen n’est en aucun cas obligatoire. En effet, malgré sa présence, vous pouvez continuer à utiliser votre smartphoe comme vous le feriez avec un iPhone ou un Galaxy S. Il constitue juste un « plus », à utiliser ou non, selon votre convenance. Alors, pourquoi s’en priver ?
Appareil photo et GPS : ça respire le haut de gamme !
La qualité des photos réalisées m’a fait bonne impression. En conditions optimales, avec une bonne luminosité ambiante, le résultat est plus que satisfaisant. Cependant, dès que la luminosité diminue, le bruit a tendance à se faire un peu trop présent, réduisant la qualité des clichés.
La qualité des vidéos est également au rendez-vous :
Globalement, la qualité des clichés et vidéos rappelle celle offerte par le Galaxy SII. Pour sa part, le GPS m’a fait une excellente impression. En effet, il s’accroche très rapidement à des signaux. J’ai rarement eu entre les mains un smartphone possédant un GPS si efficace, même en intérieur. Utiliser un GPS sur un smartphone n’a jamais été un tel plaisir, grâce à la diagonale d’écran généreuse du Galaxy Note.
Batterie : encore un bon point !
N’ayons pas peur des mots : nos smartphones, quels qu’ils soient, nous offrent généralement des autonomies médiocres. Certes, ils sont devenus de véritables machines à tout faire : prendre des photos, jouer, surfer, et bien sûr… faire du café téléphoner ! Mais, tout de même…
Avec un processeur puissant, un grand écran, une grosse résolution et l’utilisation d’un stylet, on pouvait, à juste titre, craindre que l’autonomie du Galaxy Note ne soit décevante. Il n’en est rien : profitant de ses proportions généreuses, Samsung l’a doté d’une batterie de 2500 mAh. Grâce à cela, avec une utilisation normale, l’autonomie dépasse les deux jours, quand la plupart des smartphones s’épuisent en même pas 24 heures. Cependant, nuançons ces résultats, qui peuvent dépendre de nombreux paramètres, notamment la luminosité de l’écran et les applications installées.
Galaxy Note : un bon appareil certes, mais réellement utilisable au quotidien ?
Lorsqu’on le voit pour la première fois, le Galaxy Note impressionne. Avec 14 centimètres sur 8, cet appareil dénote de par sa taille. Au cours des premiers jours d’utilisation, on a parfois l’impression de ne pas être assez adroit en le manipulant, ne sachant pas trop comment le tenir. Cependant, passé un délai d’adaptation, on s’y fait et la taille nous parait « normale ». C’est l’une des réussites de Samsung : avoir réussi à proposer un téléphone de 5,3 pouces gardant des proportions acceptables et étant, par conséquent, transportable aisément. Grâce sa légèreté et sa finesse, il rentre dans les poches de jeans et ne gêne pas lorsque l’on s’assoit alors qu’il est encore dans notre poche !
J’imagine que vous vous demandez s’il est possible de l’utiliser aisément à une main. Je vous le dis tout de suite : il est utilisable à une main, mais atteindre le haut de l’écran ou le côté opposé du clavier est difficile. On préférera donc souvent l’utiliser à deux mains. Est-ce une faiblesse pour autant ? Pas vraiment, si l’on accepte de s’adapter et de changer ses habitudes en utilisant parfois ses deux mains. Notons d’ailleurs que Samsung semble être conscient de ce « problème », puisqu’il propose des options permettant de réduire la taille du clavier textuel, du clavier numérique et de la calculatrice. Lorsqu’elles sont activées, ces options permettent à toutes les tailles de mains de se servir, à une main, du smartphone.
Lors des premiers appels effectués avec un Galaxy Note, on se sent vraiment ridicule. Pourtant, on s’y fait vite et il aura de plus en plus tendance à passer inaperçu tant les smartphones concurrents voient leurs diagonales d’écran augmenter : HTC One X à 4,7 pouces, Samsung Galaxy SIII à 4,8 pouces… Le Note finira donc par se fondre plus ou moins dans la masse, tôt au tard.
À lire les précédents points, vous pourriez penser que la taille du Galaxy Note n’engendre que des problèmes. Que nenni ! Surfer sur un écran de cette taille, regarder une vidéo ou jouer sur un tel écran est un pur régal. L’utilisation du clavier virtuel, souvent trop étroit sur les smartphones tactiles, est ici un véritable plaisir. Outre sa taille, son affichage Super Amoled HD lui apporte une qualité d’image et de détail saisissants. Toutes les personnes l’ayant eu entre les mains ont été épatées par sa clarté et sa luminosité. Précisons d’ailleurs que ce smartphone dispose d’une protection Gorilla Glass, ce qui rend l’écran assez résistant aux rayures (mais pas infaillible, j’insiste). Ainsi, sur l’exemplaire de test reçu, qui était pourtant passé entre de très nombreuses mains, je n’ai réussi à déceler aucune rayure (malgré une analyse minutieuse ).
Conclusion
Vous l’aurez donc compris, le Galaxy Note fait un sans-faute, tant sur ses caractéristiques techniques, que sur ses fonctionnalités, tant sur le papier, qu’en conditions réelles. Tablette ? Smartphone ? Samsung a pris le parti de ne pas répondre à cette question et on peut le comprendre : il est impossible d’y répondre franchement. En effet, ce terminal est plutôt un hybride, un nouveau format entièrement nomade, ni un smartphone, ni une tablette. Alors que les téléphones actuels sont souvent peu pratiques pour surfer sur le net et les tablettes plus agréables mais peu nomades, le Galaxy Note offre un véritable compromis. Alors certes, pour un confort d’utilisation sans équivalent, il faut sacrifier un peu de portabilité, mais on s’y fait très vite. Et c’est d’ailleurs l’enjeu principal de cet appareil : vous pousser à accepter de modifier votre façon d’utiliser un smartphone, pour y apporter une nouvelle dimension d’utilisation.
Si vous aviez acheté une tablette pour finalement la laisser de côté, car pas assez nomade, le Galaxy Note pourrait vous combler.
Samsung, que l’on a souvent accusé de copier sans innover, sans prendre de risques, fournit ici son pari ultime, le plus risqué, en créant un nouveau segment de marché. Et les consommateurs semblent lui donner raison…
Merci à Heaven et à Arnaud pour le prêt de l’exemplaire de test.