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Ces derniers mois, de nombreux Français ont bénéficié d’une augmentation de salaire, notamment ceux touchant le Smic. Ce dernier a été revalorisé à plusieurs reprises, atteignant 1 426,30 euros net par mois pour les travailleurs à temps plein. Par ailleurs, certains actifs ont réussi à négocier des augmentations avec leur employeur en raison de l’inflation. Mais la tendance va-t-elle se poursuivre en 2025 ? Le cabinet Mercer, spécialiste des ressources humaines, a mené l’enquête.
Comment fonctionne l’étude « Total Remuneration Survey » ?
Pour anticiper les évolutions salariales de l’année prochaine, Mercer a sondé 896 entreprises. L’objectif était de découvrir les intentions des employeurs pour 2025, notamment concernant les augmentations de salaires.
En 2023, les entreprises avaient prévu un budget de 4,95 % pour augmenter les salariés. Ce taux a baissé à 4 % en 2024 et devrait encore diminuer à 3 % en 2025. La raison ? Les entreprises se montrent de plus en plus préoccupées par les incertitudes économiques.
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Des augmentations de salaires ? Oui, mais pas pour tous
L’enquête révèle que toutes les entreprises ont prévu un budget pour des augmentations de salaires. Cependant, 80 % d’entre elles n’envisagent pas de revalorisations généralisées. Ces augmentations seront attribuées au cas par cas, récompensant les salariés les plus performants. L’objectif est de retenir les talents et de les dissuader de quitter l’entreprise.
« En effet, le niveau d’inflation modéré incite les entreprises à attribuer des augmentations de salaire en fonction de la performance individuelle, de l’échelle salariale et de la compétitivité de l’entreprise sur le marché de l’emploi, afin d’attirer et de retenir les talents, au détriment des augmentations collectives. », explique le cabinet Mercer.
Un ralentissement des recrutements
Alors qu’en 2023 et 2024, les « emplois vacants » étaient au cœur des discussions, les embauches devraient se raréfier en 2025. Cette situation pourrait affaiblir les arguments des salariés pour négocier des augmentations. En effet, sans opportunités externes, il devient plus difficile de convaincre son employeur d’améliorer son salaire, sauf pour les profils très recherchés.
« Les négociations annuelles obligatoires dans les entreprises s’annoncent difficiles pour 2025 en raison des incertitudes économiques. Notre dernière enquête révèle que davantage d’entreprises ont choisi d’anticiper leurs négociations, soit 11 % d’entre elles en 2024 contre 8 % en 2023 à la fin octobre. Bien que les budgets soient restreints cette année, les entreprises devront veiller à maintenir leur attractivité sur le marché de l’emploi et à retenir leurs collaborateurs. », précise Cyrille Bellanger, directeur du Conseil en Rémunération chez Mercer France.
En 2025, seules 20 % des entreprises interrogées prévoient des embauches, contre 34 % l’année précédente. Cela confirme un net ralentissement du marché du travail.