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En France, on cotise et on paie des impôts. Peut-être plus qu’à l’étranger. En contrepartie, on peut compter sur un système de santé qui rembourse de nombreux soins. Ainsi que sur l’école ou l’université gratuite. Sans oublier les prestations sociales. Toutes ces dépenses sont prévues dans le budget, adopté chaque année par le gouvernement français. Or, depuis plusieurs semaines, en raison d’un gros déficit, l’exécutif fait tout pour renflouer les caisses, tout en limitant les dépenses. Résultat ? Les montants accordés aux départements en pâtissent. Et certains territoires n’entendent pas se laisser faire…
Les départements se rebellent face au budget 2025
Pour faire reculer le gouvernement, plusieurs collectivités se disent prêtes à suspendre le RSA d’ici à quelques semaines. Une prise d’otages des plus précaires, destinée à mettre l’exécutif sous pression. Aussi dans le viseur : les mineurs étrangers non accompagnés. Des dépenses pour lesquelles les territoires n’auraient pas le budget. Nicolas Lacroix (LR), président du groupe des départements de la droite, du centre et des indépendants (DCI) a ainsi pris la parole à Angers :
« Dès le 1er janvier, tous les départements de la droite et du centre vont suspendre leurs versements. (…) on ne prendra plus en charge les nouveaux mineurs non accompagnés. »
Cette décision, annoncée le 14 novembre, est une réaction à la réduction du budget accordé aux départements.
« Jusqu’à présent, on n’a rien dit (…), mais la protection de l’enfance, ce n’est pas la politique migratoire. Aujourd’hui, les mineurs non accompagnés, que l’État s’en débrouille et les prenne en charge. », note Nicolas Lacroix.
Dans les départements de gauche, les méthodes sont différentes. Néanmoins, la protestation contre le budget 2025 est bien de mise aussi.
« Nous envisageons aussi des mobilisations dans nos propres départements. », a fait savoir Jean-Luc Gleyze, président du groupe des départements de gauche.
Cet élu, qui préside la Gironde, a prévu de déployer une immense bâche sur le bâtiment du Conseil départemental. Ou encore d’organiser des mobilisations.
« Si nous défendons aujourd’hui le budget départemental, c’est avant tout parce que nous défendons les personnes que nous aidons au quotidien. », rappelle Jean-Luc Gleyze.
À ce stade, le girondin craint des conséquences terribles sur les seniors, les enfants pris en charge par l’ASE ou les établissements scolaires. Et ce, faute de budget.
« Faudra-t-il impacter la personne âgée et lui faire payer plus que ce qu’elle doit payer en EHPAD? Faudra-t-il diminuer le nombre d’assistantes sociales ? Faudra-t-il moins soutenir les clubs sportifs? Faudra-t-il moins protéger les enfants? Faudra-t-il augmenter le prix de la cantine scolaire pour les collégiennes et collégiens ? »
D’où vient le problème ?
En France, les départements ont plusieurs compétences :
- Le handicap
- L’enfance
- L’aide aux personnes âgées
- Les prestations légales d’aide sociale
Dans un pays miné par la précarité, ces dépenses pèsent beaucoup sur le budget des départements. Mais en parallèle, leurs recettes diminuent. Normalement, elles perçoivent des fonds via les transactions immobilières et la TVA. Cela dit, les rentrées d’argent sont plus faibles que prévu. Or, le projet de loi de finances pour 2025, exigent que les collectivités locales fassent un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros. À eux seuls, les départements devraient assurer 44 % de cet effort. Ce qui équivaut à 2,2 milliards d’euros.
Contrairement à l’État, ils n’ont pas le droit au déficit. Ils doivent garder des finances à l’équilibre. Voilà pourquoi de nombreux élus se mobilisent contre le budget 2025. Ils réclament :
- Le gel de la dynamique de TVA
- La fin des prélèvements leurs dépenses de fonctionnement.