Synonyme de prises de tête incroyables, les devoirs du soir peuvent vite tourner au vinaigre. Notamment dans les matières dans lesquelles l’élève a déjà des difficultés. Cris, pleurs, impatience de plus en plus grande des parents. En bref, une soirée gâchée pour les deux parties. Cela dit, pour beaucoup, parents y compris, les devoirs restent essentiels à l’apprentissage. Toutefois, une circulaire a officiellement mis un terme à cette pratique dès 1956. Ainsi, cette dernière indique :
« Aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves [NDLR : dans l’enseignement primaire] hors de la classe ».
En 2013 encore, le texte a subi une petite précision quant aux devoirs à la maison :
« L’interdiction formelle des devoirs écrits à la maison pour élèves du premier degré »
Malgré tout, certains professeurs continuent d’y voir une nécessité pour la suite. On vous explique.
Devoirs à la maison : quid de l’avis des professeurs ?
Dictées, tables de multiplications, ou autres leçons, ces exercices doivent à terme faire progresser l’élève. Cependant, dans la plupart des cas, ces devoirs le sont pour l’enfant et le parent. Effectivement, c’est ce dernier qui se chargera de veiller à leur bonne exécution. Mais pour Jeanne qui s’est livrée auprès du Huffington Post, ils sont :
« indispensables pour créer du lien avec les familles, en particulier dans des écoles en proie à une grande précarité sociale »
D’ailleurs, cette dernière parle même de « coéducation ». Tout en invoquant :
« Ils permettent de revoir au calme les notions qu’on a abordées dans la journée ou dans la semaine »
Une situation idéalisée qui ne prend finalement pas en compte les différentes contraintes que les parents peuvent avoir. À l’instar d’un niveau scolaire trop faible. Un constat partagée par Elsa, enseignante en primaire :
« Il ne faut en aucun cas que les devoirs les mettent en difficulté, ce n’est pas leur objectif. Il faut aussi prendre en compte que certains parents ne maîtrisent pas ou peu la langue et que des enfants n’ont pas de matériel pour travailler à la maison. »
Ou eux-mêmes avec des difficultés dans lesdites matières. En revanche, arrivés au collège, les devoirs deviennent la norme. Et selon Clémence, enseignante, en donner dès l’école primaire reste un bon moyen de préparer les enfants :
« Ça ne sert à rien de dire aux élèves : “apprenez vos mots de dictée” si on ne leur a pas appris comment faire. »
Une solution reste les devoirs, mais dans le cadre d’une journée à l’école. Néanmoins, cette option soulève quelques protestations :
« À la fin de la journée, les élèves n’en peuvent plus, ils ont besoin d’une pause avant d’enchaîner sur les devoirs »
La question est donc toujours ouverte !