Ehpad : vers une nouvelle journée de solidarité pour financer ces établissements ?

De nos jours, la santé financière des Ehpad n'est pas au beau fixe. Loin de là. Ainsi, au Sénat, plusieurs élus suggèrent d'instaurer une journée de solidarité supplémentaire, pour remédier à cette situation critique.

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En 2022, Victor Castanet a remporté le prix Albert-Londres, pour son livre Les Fossoyeurs. À travers cette enquête dans le monde impitoyable des Ehpad, il avait ému la population dans son ensemble. Obligeant ainsi le groupe Orpea, qui gère plusieurs établissements privés, à rendre des comptes. Or, ce 25 septembre 2024, ce sont des sénateurs qui ont tiré la sonnette d’alarme.

Ainsi, la Commission des affaires sociales a publié un rapport accablant, sur la situation financière des Ehpad. Qui semble se dégrader en continu, depuis déjà 3 ans.

« Non seulement la proportion d’Ehpad déficitaires a augmenté mais l’ampleur des déficits s’est aggravée, exposant de nombreux établissements à des difficultés de trésorerie à court terme. », soulignent les élus ayant rédigé le document.

Afin de résoudre ce problème budgétaire, les sénateurs ont donc suggéré de créer une nouvelle journée de solidarité. Destinée à aider ces établissements. Elle viendrait s’ajouter au lundi de Pentecôte. Une date déjà travaillée par les actifs. Pour financer des mesures pour l’autonomie des personnes handicapées ou âgées. On fait le point !

Un coup de pouce pour renflouer les Ehpad

En effet, si le nombre d’établissements en difficulté grimpe, leurs problèmes budgétaires sont aussi plus graves.

« Entre 2020 et 2023, la part des Ehpad déficitaires est ainsi passée de 27 % à 66 %. », précisent les parlementaires.

Le pire ? Ce sont les Ehpad publics qui connaissent le plus d’ennuis. Ils sont 84,4 % à être dans le rouge. Avec 800 millions d’euros accordés en 2023. Pour tourner, ces structures comptent sur le budget hébergement. Mais aussi celui dévolu aux soins. Et enfin celui qui concerne la dépendance. Or, ces deux derniers budgets ont été réduits récemment. Les sénateurs expliquent aussi que d’autres facteurs ont aggravé la situation.

« La conjonction du contexte inflationniste, des revalorisations salariales et de l’évolution insuffisante du tarif hébergement. »

La situation des Ehpad pourrait devenir encore plus critique à l’avenir. En cause ? Le nombre de pensionnaires qui n’a pas fini d’augmenter.

« Par rapport à 2020, la hausse serait d’environ 16 % d’ici 2030, de 36 % d’ici 2040 et de 46 % d’ici 2050. »

L’État n’a pas les moyens d’accorder plus d’aides publiques à ces structures. L’an dernier, il avait bien débloqué 100 millions d’euros pour les « établissements et services médico-sociaux (ESMS) en difficulté ». Mais cette enveloppe ne suffit pas du tout à résoudre le problème budgétaire des Ehpad.

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Les entreprises et les actifs mis à contribution ?

Dans un pays marqué par un inquiétant déficit budgétaire, les sénateurs ont dû présenter plusieurs suggestions. Et ce afin de soutenir le fonctionnement des Ehpad en détresse. Parmi les pistes retenues, la mise en place d’une deuxième journée de solidarité. Et ce dans le but de :

« …générer 2,4 milliards d’euros de recettes supplémentaires. », indiquent les élus.

Ce chiffre pourrait même grimper à 3,3 milliards d’euros, avec une deuxième mesure :

« …en augmentant symétriquement la contribution des retraités. », complètent les sénateurs. 

Pour les travailleurs, cela risque d’entraîner la suppression d’un jour férié. Exactement comme en 2024, lorsqu’ils ont perdu le lundi Pentecôte. Cette journée impose désormais 7 heures de travail, dans le privé comme dans le public. Pour financer des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées. Ou des personnes en situation de handicap.



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