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Mercredi dernier, plusieurs organismes ont tiré la sonnette d’alarme. Parmi eux ? Le Secours Catholique et la Fédération Française des Diabétiques. Mais aussi le réseau Civam. Ou encore, le mouvement Solidarités Paysans. Ensemble, ces structures ont publié un rapport qui alerte sur les dégâts et le coût de la malbouffe. En effet, lorsqu’on mange mal, la santé s’en ressent. Et on ne parle pas que de poids. Mais bien de maladies chroniques. Des affections qui entraînent des dépenses conséquentes du côté de l’Assurance maladie.
En essayant de remédier aux « impacts négatifs du système alimentaire sur notre santé, notre société, notre environnement », la France dépense 19 milliards par an. Rien pour les patients à traiter après des années de malbouffe, les dépenses grimpent à 12,3 milliards d’euros.
« pour soigner les personnes rendues malades par une alimentation déséquilibrée et ultratransformée. », explique le rapport.
Le prix étourdissant de la malbouffe pèse sur le budget
En plus du coût assumé par la Sécurité sociale, il faut aussi évoquer les avantages déployés pour soutenir le secteur agroalimentaire en France. Une enveloppe à 48,3 milliards d’euros.
« C’est le montant des soutiens publics en 2021 aux acteurs de ce système – par le biais de subventions, d’achats directs et d’exonérations fiscales ou sociales. », précise le rapport.
Coût total de la malbouffe sur un an ? Environ 70 milliards d’euros d’après les associations ayant révélé ce rapport. Des produits ultratransformés qui reviennent très cher à la société. Ainsi que l’Inserm le rappelle, ces aliments sont obtenus via des méthodes industrielles très complexes. Avec des additifs souvent destinés à améliorer le goût et la texture… Sans apporter de bénéfice pour la santé. Bien au contraire…
Non seulement la malbouffe a une valeur nutritionnelle très faible. Mais malheureusement, elle séduit de plus en plus de monde. En 2023, un rapport du Sénat estimait que ces produits représentaient 30 à 35 % des calories ingérées par les adultes. Avec des effets concrets, comme la surcharge pondérale et le diabète. Ou encore la dépression et l’hypertension.
Qui est le coupable ?
Faire la morale aux gens pour qu’ils mangent sainement ne suffit pas. Et pour cause : la malbouffe s’appuie sur la puissance du marketing pour attirer les foules.
« Une grande partie des plus de 5,5 milliards d’euros de publicité et de communication du secteur agroalimentaire, en 2023, nous oriente sur des produits trop gras, trop sucrés ou salés. », pointe le rapport.
En comparaison, le budget du programme national nutrition santé (PNNS) est mille fois inférieur. Alors même qu’il s’agit de campagnes de santé publique. D’après Antoine Flahault, les industriels ont aussi une grosse responsabilité. Ce chercheur qui dirige l’Institut de santé globale de l’université de Genève, compare même la malbouffe à de « redoutables poisons ». En raison des nombreux additifs douteux qu’on y trouve.
« Les aliments ultratransformés sont souvent parmi les moins chers du marché. Ils sont donc abordables, contrairement à de nombreux aliments plus sains. Par ailleurs, le packaging des produits ultratransformés est souvent attractif (…) et appuyé par des campagnes publicitaires qui sont capables de les associer à ce à quoi le consommateur se plaît à s’identifier. »