Pourquoi 36% des bénéficiaires du RSA passent à côté de leurs droits (et comment y remédier)

Découvrez pourquoi 36 % des ayants droit au RSA ne le réclament pas et comment des solutions comme la solidarité à la source pourraient simplifier l'accès à cette aide essentielle.

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Malgré son rôle essentiel dans la lutte contre la précarité, le Revenu de Solidarité Active (RSA) reste encore largement sous-utilisé. En France, des millions de foyers pourraient bénéficier de cette aide, mais un tiers des ayants droit n’en font pas la demande. Ce paradoxe met en lumière un double problème : des démarches administratives complexes et un manque d’accompagnement humain. Alors que des solutions numériques comme la solidarité à la source sont testées, elles peinent à répondre aux besoins des plus vulnérables. Décryptage des obstacles qui laissent encore trop de bénéficiaires potentiels sur le bord du chemin.

RSA : pourquoi tant de laissés pour compte ?

La Caisse d’Allocations Familiales (Caf) est un acteur clé dans le soutien aux populations les plus précaires. Elle propose un éventail d’aides varié, allant de prestations pour améliorer le pouvoir d’achat, comme la prime d’activité ou la prime de Noël, à des dispositifs garantissant un minimum vital, à l’image du Revenu de Solidarité Active (RSA). Ce dernier agit comme un filet de sécurité, offrant un revenu minimal aux ménages sous un certain seuil. Toutefois, ces aides sont assorties de conditions strictes et nécessitent de nombreuses démarches administratives, ce qui complique leur accès.
Selon le Secours Catholique, près de 36 % des ménages éligibles au RSA ne le réclament pas. Les raisons ? Une complexité administrative décourageante, un manque d’information, mais aussi une méfiance vis-à-vis des procédures. Résultat : des milliards d’euros d’aides sociales non distribuées, générant des économies pour l’État.

Une solution numérique en test : la solidarité à la source

Emmanuel Macron a promis une simplification via la « solidarité à la source », actuellement expérimentée dans plusieurs départements. Ce dispositif vise à automatiser l’accès au RSA et à la prime d’activité en pré-remplissant les démarches administratives grâce aux informations partagées par l’employeur et les services fiscaux. Une avancée certes prometteuse, mais insuffisante pour pallier l’absence de relation humaine dans les procédures.

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Un besoin d’accompagnement humain

Pour beaucoup, le numérique reste une barrière. Certains allocataires potentiels hésitent à fournir leurs informations en ligne, soit par crainte de se tromper, soit en raison d’un manque de compétences numériques. À cela s’ajoute la peur de sanctions en cas d’erreur, la Caf ayant la réputation d’être intransigeante face aux fraudes. Ainsi, par crainte de devoir rembourser des trop-perçus, de nombreux ayants droit renoncent à faire valoir leur aide.
L’ajout d’un interlocuteur humain pourrait pourtant transformer ces démarches en une expérience plus accessible et rassurante. Comme le souligne le site Mercipourlinfo :

« Une incompréhension et une méfiance réciproques résultant de la mise à distance provoquée par la numérisation. »

Pour les moins familiers avec ces dispositifs, s’appuyer sur leur entourage peut être une solution, mais ce dernier n’est pas toujours suffisamment informé pour apporter une aide fiable.

En conclusion

Pour améliorer l’accès au RSA, un double levier est nécessaire : une simplification numérique associée à un accompagnement humain renforcé. Sans cela, une grande partie des bénéficiaires potentiels continuera à être exclue d’un dispositif toutefois essentiel pour lutter contre la précarité.



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