Mardi 1ᵉʳ octobre, Michel Barnier a pris la parole à l’Assemblée nationale. Nommé Premier Ministre le mois dernier, il y a fait sa déclaration de politique générale. Autant dire que dans l’hémicycle, les élus n’en ont pas perdu une miette. Le chef du gouvernement en a profité pour glisser une annonce sur le montant du Smic. Or, il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle pour les travailleurs concernés.
En effet, Michel Barnier a annoncé une hausse de 2 % sur le salaire minimum, dès le 1ᵉʳ novembre prochain. Alors même que cette revalorisation (déjà prévue dans la loi) devait intervenir en janvier prochain.
« Dès le 1ᵉʳ novembre, en anticipation de la date du 1ᵉʳ janvier. », a déclaré le Premier ministre face aux députés.
Avec cette augmentation, sur un mois de travail à temps plein, le Smic va s’élever à 1 426 euros net par mois. Contre 1 398 euros aujourd’hui. Dans les rangs de l’opposition, les parlementaires ne sont pas dupes.
« Sur les salaires, il a fait une offre très généreuse… En réalité, il a juste annoncé l’augmentation, la revalorisation automatique du Smic, qui était prévue en janvier. C’est donc une arnaque totale. », fustige Clémence Guetté (LFI), vice-présidente de l’Assemblée nationale, dans une vidéo postée sur TikTok.
Smic : le plan annoncé par Michel Barnier
Si la gauche reste sceptique, le Premier ministre prétend agir pour rehausser le « niveau de vie des Français ». Selon lui, cette ambition fait même partie des 5 chantiers prioritaires de son mandat. En effet, Michel Barnier n’a pas oublié de rappeler qu’en France, certains emplois sont toujours payés moins que le Smic. Une aberration en 2024.
« Il reste dans notre pays des branches professionnelles dans lesquelles les minima sont inférieurs au Smic, ce n’est pas acceptable et cela fera l’objet de négociations rapides. », a fait savoir le locataire de Matignon.
D’ailleurs, même si le salaire minimum grimpe, cela ne signifie pas que la rémunération des autres salariés suit aussi cette trajectoire. Résultat ? Après plusieurs augmentations ces deux dernières années, le Smic rattrape les salaires autrefois supérieurs au minimum légal. C’est ce qu’on appelle la smicardisation. D’après Michel Barnier, cette stagnation des revenus vient des exonérations offertes aux employeurs lorsqu’ils emploient des personnes au Smic.
« Trappes à bas salaires. », voilà comment la Premier ministre qualifie ces dispositifs accordés aux entreprises.
Si cette hausse anticipée du salaire minimum fait le bonheur de certains travailleurs, elle demeure loin derrière la proposition du NFP, qui souhaitait faire passer le Smic à 1 600 euros net. De son côté, l’INSEE rappelle que la progression des prix à la consommation est plus proche de 1,2 % que de 2 %. Or, il s’agit du seuil à dépasser pour déclencher une augmentation sur le Smic. Affaire à suivre…