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Même les plus grandes enseignes ne sont pas épargnées. L’arnaque des comptes rebonds s’avère redoutable. En septembre 2024, le journal Le Monde révélait que Kiabi en avait été victime, avec près de 100 millions d’euros détournés. Si l’enseigne a su encaisser le choc, il va sans dire qu’un particulier n’aurait pas eu la même résilience.
Ce jeudi 17 juillet, la gendarmerie a alerté sur une recrudescence inquiétante de cette méthode. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Décryptage.
Comment fonctionne l’arnaque des comptes rebonds ?
Face à la montée en flèche des signalements, l’ACPR, le régulateur des banques et assurances, a mis en garde les établissements contre cette méthode. Un compte rebond est un compte utilisé pour faire transiter des fonds volés, avant leur transfert vers d’autres destinations, souvent à l’étranger.
À lireIls vident votre compte en un éclair : tout savoir sur le carding, cette cyber-fraude en explosionD’ailleurs, cette mécanique présente plusieurs avantages pour les escrocs :
- Dissimuler la destination des fonds
- Rendre les flux difficilement traçables, surtout entre pays
- Compliquer considérablement les procédures de récupération
Aussi, cette technique s’ajoute aux autres formes d’escroqueries comme l’arnaque au faux SMS de péage, actuellement très surveillée par les autorités.
Des chiffres qui inquiètent les autorités
L’ACPR note une hausse de 45 % des cas en un an entre 2022 et 2023. Effectivement en 2023, ce sont près de 661 millions d’euros qui ont transité via des comptes jugés suspects.
Comment sont-ils détectés ? Plusieurs signaux d’alerte peuvent mettre les enquêteurs sur la piste :
- Une demande de rappel de virement (recall) par l’émetteur
- Une réquisition judiciaire ou l’intervention des autorités
- Le dispositif de surveillance interne de l’établissement bancaire
Suite à ces contrôles, l’ACPR a fait fermer plus de 70 000 comptes bancaires en France, qualifiés de comptes rebonds. De surcroît, ces derniers auraient permis de faire circuler près de 1 milliard d’euros. Et ce n’est pas tout : 70 % de ces comptes avaient moins d’un an d’existence.
Face à ce phénomène, l’ACPR :
« appelle les organismes financiers, et notamment les banques en ligne, à rester vigilants concernant l’utilisation de “comptes rebonds” à des fins de blanchiment d’escroqueries et de fraudes »
L’objectif : lutter contre les fraudes et le blanchiment d’argent via ces techniques bien rodées.