Canicule : cette décision de l’Éducation nationale qui fait bondir parents et syndicats

Chaleur record, fermetures municipales, bâti vétuste : l'Éducation nationale gère la canicule au cas par cas. Et du côté des enseignants comme des familles, le constat est amer.

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L’Éducation nationale fait face à une nouvelle vague caniculaire alors que la vigilance orange couvre 84 départements entre le 30 juin et le 2 juillet. Des températures de 34 à 40 °C obligent près de 200 écoles à fermer partiellement ou totalement, créant un casse-tête pour les familles et les enseignants. La ministre Élisabeth Borne écarte toutefois toute idée d’avancer la date des vacances, programmée au 5 juillet, et prône une réponse « gestion au cas par cas ». Pendant ce temps, syndicats et collectivités dénoncent un bâti scolaire mal adapté au réchauffement.

Fermetures locales et organisation municipale

De Tours à Melun en passant par plusieurs communes du Vaucluse, les mairies ont décidé de suspendre les cours l’après-midi, voire toute la journée, afin de « garantir la sécurité et le bien-être » des élèves. L’ancienne Première ministre rappelle cependant que :

 Ce n’est pas une circulaire depuis la Rue de Grenelle qui va régler le sujet

Ainsi, Élisabeth Borne laisse aux recteurs et préfets le soin de valider ou non ces fermetures.

La réponse officielle de l’Éducation nationale

Un courriel envoyé dimanche 29 juin rappelle aux recteurs les consignes fortes chaleurs : utiliser des salles ombragées pour les examens, fournir de l’eau potable aux candidats.

Mais aussi réduire ou annuler les activités physiques aux heures les plus chaudes et appeler le SAMU cas de malaise. Cela dit, les oraux de français des élèves de Première se poursuivent jusqu’au 4 juillet et le Grand oral des Terminales s’achève le 2 juillet.

Colère des syndicats et des parents

La FCPE exige « des dispositifs de toute urgence » pour protéger les enfants tandis que le SNES-FSU attend encore une réponse claire en cas de passage en vigilance rouge. Car l’Éducation nationale tarde à trancher.

 On a l’impression que le gouvernement découvre la canicule comme si c’était la première fois , déplore Aurélie Gagnier (SNUipp-FSU) dans Le Monde. 

Les enseignants redoutent déjà les malaises, saignements de nez ou vomissements observés lors des épisodes de 2019 et 2022.

Un bâti scolaire inadapté au climat

Avec 45 000 écoles, 5 300 collèges et 2 300 lycées publics, la France compte de nombreux bâtiments mal isolés : façades vitrées plein sud, fenêtres bloquées, absence de ventilation. Un constat sans appel pour l’Éducation nationale.

Selon les experts, huit établissements sur dix nécessiteraient une rénovation énergétique, pour un coût estimé entre 40 et 50 milliards d’euros. Le plan de rénovation lancé en 2023 peine à suivre, freiné par les coupes dans le fonds vert.

Éducation nationale : les inégalités territoriales qui se creusent

Les communes les plus aisées engagent déjà des travaux, tandis que d’autres attendent des financements. La CFDT-Éducation dénonce des « problématiques désormais structurelles », laissant présager des étés toujours plus compliqués pour les élèves et le personnel.

En attendant une stratégie globale, l’Éducation nationale compte sur la débrouillardise des équipes et sur la « souplesse » des décideurs locaux pour tenir jusqu’à la sonnerie des vacances d’été.

Sources : lemonde.fr


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