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Gros coup de frein en vue pour le Livret d’épargne populaire (LEP). Après deux années au sommet des placements sécurisés, ce livret réservé aux foyers modestes risque de voir son rendement reculer dès le 1er août 2025. La cause ? Une inflation quasiment à l’arrêt pendant tout le premier semestre. Avant de céder à la panique, il faut pourtant savoir qu’un dispositif de sécurité encadre la baisse et que Bercy dispose d’un droit de regard sur le taux final. Décryptage.
Pourquoi la rémunération du LEP s’apprête à plonger ?
Le taux du LEP suit une règle simple. En effet, il reflète la moyenne de l’inflation hors tabac des six mois précédant sa révision. Sur la période janvier-juin 2025, la hausse des prix est tombée à 0,9 % en rythme annuel, loin des 2,3 % enregistrés un an plus tôt.
Appliquée strictement, la formule ramènerait donc le rendement de 3,5 % à 0,9 %… Un effondrement inédit pour les 12,5 millions d’épargnants concernés.
Un garde-fou réglementaire limite la casse
La réglementation impose toutefois que le LEP rapporte toujours au moins 0,5 point de plus que le Livret A. Or ce dernier restera en août au minimum à 1,7 %. Conséquence directe : le taux livret d’épargne populaire ne pourra pas descendre en dessous de 2,2 %. Cette barrière évite donc une cure d’amaigrissement trop violente pour les ménages aux revenus modestes.
Le gouvernement peut lisser la baisse
Au-delà de ce seuil plancher, la Banque de France soumet une recommandation et le ministre de l’Économie tranche. Les deux institutions ont déjà montré qu’elles pouvaient déroger à la formule mathématique lorsque le contexte l’exige : en février dernier, elles avaient maintenu le LEP à 3,5 % malgré un calcul théorique plus bas. Rien n’empêche donc un nouveau coup de pouce politique, surtout à la veille de la rentrée scolaire où chaque euro compte.
Quel scénario paraît le plus crédible ?
Les économistes tablent sur un taux compris entre 2,5 % et 3 %. Ce compromis respecterait le cadre légal tout en préservant l’attractivité du seul livret protégé contre la hausse des prix. Réponse officielle attendue quelques jours avant le 1er août.
Faut-il encore ouvrir ou alimenter un LEP ?
👉 Pour en savoir plus sur la baisse des taux attendue en août, découvrez les dernières prévisions concernant le LEP et le Livret A.
Oui, car même à 2,2 % le LEP restera plus rémunérateur que tous les livrets bancaires classiques, sans risque de perte en capital et exonéré d’impôt. Son plafond de 12 000 euros permet en outre de placer une épargne de précaution confortable. Les contribuables éligibles, aux revenus fiscaux inférieurs à 22 419 euros pour une part, auraient donc tort de s’en priver.
En pratique, il suffit de présenter son avis d’imposition pour ouvrir ce livret à la banque. Il vaut mieux s’en occuper avant la révision. Car les intérêts acquis à 3,5 % jusqu’au 31 juillet resteront acquis. Une façon de profiter une dernière fois du taux « premium » avant que l’équation inflation plus calme ne rattrape le LEP.