Ils en rêvent… mais ne peuvent pas partir : la réalité de millions de Français en 2025

Près de 40 % des Français ne partiront pas cet été, selon une étude, en raison de freins économiques, sociaux ou familiaux encore trop peu pris en compte.

Montrer les titres Cacher les titres

Partir en vacances… Derrière ce rite social devenu quasi-normatif se cache une réalité bien plus dure : celle des inégalités. Car s’évader de son quotidien ne dépend pas uniquement de l’envie ou du besoin, mais surtout des moyens financiers disponibles. Et la situation se complique encore davantage lorsqu’il s’agit de partir avec des enfants. Une récente étude de l’Observatoire des inégalités, publiée fin juin sur la base de chiffres de janvier 2024, révèle une statistique glaçante : 40 % des Français ne peuvent pas s’offrir de vacances. Une inégalité structurelle qu’on vous explique ici.

Partir en vacances : une question de revenus… mais pas seulement

La corrélation entre niveau de salaire et départ en vacances est indéniable. Selon cette même étude, 78 % des cadres supérieurs partent chaque année, contre seulement 47 % des ouvriers. L’argent reste donc le principal levier d’accès aux congés. Mais pas exclusivement. Les cadres bénéficient souvent d’un réseau social plus large, avec des opportunités d’hébergement facilitées chez des proches, ou même dans des résidences secondaires.

L’INSEE confirme cette disparité en indiquant que les cadres partent en moyenne 26 nuits par an, contre seulement 11 pour les ouvriers. Une inégalité de temps, mais aussi d’intensité des vacances.

À ce sujet, les écarts de revenus selon les territoires permettent aussi d’expliquer ces disparités, notamment entre villes et zones rurales.

Qui sont ceux qui ne partent pas du tout ?

Les inégalités ne concernent pas que la France. En Europe, certains pays sont nettement plus touchés par le non-départ en vacances. Plus de 50 % des Grecs et des Bulgares n’ont pas pu partir en 2024.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par ENTR fr (@fr.entr)

En France, Jean Viard, coauteur de l’essai Quand le Tourisme s’éveillera (éd. de L’Aube, 2025), précise :

« L’été, c’est un Français sur deux qui part, et 12 % à une autre période de l’année. Au Danemark, ce sont 80 % des habitants. On pourrait viser ce modèle. »

Mais au-delà de la question financière, d’autres freins existent. Les familles monoparentales, souvent dirigées par des femmes seules, font face à une logistique complexe. En effet, voyager seule avec des enfants reste perçu comme risqué, voire décourageant, dans certaines situations sociales ou culturelles.

Enfin, les jeunes issus de quartiers populaires sont aussi largement exclus de l’accès aux congés, accentuant une forme d’invisibilisation et de rupture sociale. Cette fracture est encore plus visible dans les lieux de brassage estival comme les plages, les festivals ou les sites touristiques.

Des vacances synonymes de lien social

Pour Sandra Hoibian, directrice générale du Crédoc, l’absence de vacances renforce la ségrégation sociale. Elle explique ainsi :

« Sur la plage, dans les festivals, lors de visites du patrimoine, au travers des animations, il y a moins d’entre-soi, les couches sociales se côtoient plus qu’à l’habitude. »

Autrement dit, les vacances jouent un rôle bien plus large que le simple repos ou plaisir personnel : elles sont un puissant facteur d’intégration sociale, de brassage et de partage. Ne pas y avoir accès, c’est se couper de cette dimension collective.

Sources : france24.com


Partagez cet article maintenant !



Net-Actuality est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Partagez votre avis