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Depuis le lancement du compte personnel formation (CPF), les Français n’avaient plus autant cliqué sur le bouton « S’inscrire ». L’an passé, 1,4 million de parcours ont effectivement démarré grâce à ce compteur d’heures devenu portefeuille en euros. Après deux exercices en léger repli, la courbe repart enfin vers le haut : + 4 % d’entrées en formation entre 2023 et 2024. Derrière ce rebond, deux moteurs principaux : l’arrivée du permis moto dans le catalogue et l’anticipation, au printemps, de la nouvelle participation forfaitaire obligatoire (PFO). Zoom sur un millésime qui rebat les cartes du marché de la formation.
Le CPF retrouve de la vitesse
La statistique était attendue depuis 2021 : la Direction de l’animation, de la recherche et des statistiques (Dares) confirme que l’usage du CPF progresse de nouveau. L’introduction du « ticket modérateur » de 100 € au 2 mai a indéniablement joué un rôle d’accélérateur : entre janvier et avril, de nombreux titulaires ont validé leur dossier avant l’échéance pour éviter d’avoir à régler la note.
Permis B : toujours champion toutes catégories
Sur la première marche du podium, rien ne bouge : le permis voiture reste la formation la plus financée, avec près de 309 300 inscriptions, soit plus d’un dossier sur cinq. En additionnant les nouveaux permis moto et les cursus logistiques, les formations liées à la conduite et au transport comptent désormais pour 44,6 % des dossiers ouverts. Une domination qui confirme que, pour beaucoup, le CPF est avant tout un sésame vers la mobilité et l’emploi.
Effet permis moto : un nouveau poids lourd
Fraîchement éligible, le permis A a fait une entrée tonitruante : 131 900 départs de formation en quelques mois, soit déjà 10 % du total annuel. Les auto‑écoles ont dû s’adapter et voient leur carnet de commandes se gonfler d’un public plus jeune, souvent à court de budget avant l’arrivée du CPF dans l’équation.
Bureautique et numérique en panne sèche
À l’inverse, la bureautique plonge de 40 % et l’informatique de 48 %. Deux raisons à cela : d’abord, le grand ménage effectué dans le catalogue pour évincer les certifications jugées peu sérieuses. Ensuite, la suspension temporaire des badges « compétences numériques », réintroduits seulement au printemps. Les bilans de compétences et la VAE reculent aussi, mais pourraient repartir si les plans sociaux annoncés se confirment.
Que peut‑on attendre pour 2025 ?
La PFO passera à 102,23 € avec l’inflation, ce qui pourrait freiner légèrement l’élan. Toutefois, la réouverture totale des certifications digitales et la montée des besoins de reconversion devraient relancer les catégories aujourd’hui en retrait. Par ailleurs, la mise en place d’alertes antifraude plus strictes devrait assainir le marché tout en rassurant les financeurs publics.
En résumé, le CPF confirme son rôle d’ascenseur professionnel, mais révèle aussi un paysage en perpétuelle évolution : quand la fiscalité change ou qu’une nouvelle formation arrive, les choix des titulaires basculent aussitôt. Un indicateur à suivre de près pour anticiper les compétences de demain.