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Les négociations sur la retraite dépassent largement la seule question de l’âge de départ. Usure au travail, décote, surcote et financement : les partenaires sociaux planchent sur un ensemble de mesures avant la clôture du conclave mardi. Voici les pistes à retenir et les concessions en discussion.
Retraite à 64 ans : le statu quo du patronat
Pour le Medef, l’âge légal reste fixé à 64 ans, conformément à la réforme Borne de 2023. Ce point bloque les discussions, car les syndicats veulent revenir à 62 ans pour tous.
« On ne peut s’en sortir que si on dit qu’on ne s’est pas mis d’accord sur les 64 ans mais qu’on a avancé sur les injustices », affirme un responsable syndical sous couvert d’anonymat.
Reconnaissance de l’usure professionnelle
Une avancée possible : offrir une retraite anticipée à ceux dont les métiers sont particulièrement pénibles. Le Medef propose de laisser partir en retraite à 60 ou 61 ans les salariés reconnus invalides ou en incapacité permanente.
La CFE-CGC dénonce toutefois un « angle mort » : quid des ouvriers usés à 60 ans sans reconnaissance d’invalidité ?
Le rôle du C2P
La CFDT veut étendre le Compte professionnel de prévention (C2P) aux manutentions lourdes, aux postures pénibles et aux vibrations. L’idée : compenser l’usure avant l’âge légal de départ en retraite.
Surcote de la retraite et droits parentaux
Le Medef suggère de réviser le calcul du salaire annuel moyen pour améliorer la pension des mères, en prenant en compte leurs meilleures années sur 23 ou 24 ans au lieu de 25. Pour financer ce gain, la surcote parentale à partir de 63 ans pourrait disparaître.
Pour y contrebalancer, la CFE-CGC propose d’étendre la surcote à 62 ans pour tous les actifs, y compris les femmes.
Décote et carrières longues
La décote sanctionne les départs à la retraite avant 67 ans sans avoir validé 172 trimestres. Les syndicats réclament d’abaisser ce seuil à 66 ans, une mesure importante pour les femmes.
En échange, ils envisagent de limiter le dispositif de « carrières longues », accusé de bénéficier disproportionnellement aux cadres.
Objectif : équilibre financier pour les retraites
Le déficit du système atteindra 6,6 milliards € en 2030, selon le COR. Medef et CPME refusent d’augmenter les cotisations.
« On n’a toujours pas trouvé les 6,6 milliards requis », s’agace Pascale Coton (CFTC).
Imposer les retraités ?
Les syndicats n’excluent pas des mesures sur les pensions existantes, comme la sous-indexation ou un léger relèvement de la CSG pour les haut revenus, tout en préservant les retraites modestes.