Indemnités journalières retardées : le plan du gouvernement qui inquiète les salariés

Un jour de carence obligatoire, sept jours sans revenu, les arrêts maladie pourraient changer radicalement. Le gouvernement cible une dette colossale au détriment des salariés concernés.

Montrer les titres Cacher les titres

Votre prochain arrêt maladie pourrait bien vous coûter plus cher. Le gouvernement prépare une réforme silencieuse mais lourde de conséquences pour des millions de salariés. Officiellement, il s’agit d’endiguer l’explosion du déficit de l’Assurance Maladie, qui atteint désormais 15,3 milliards d’euros selon le site Vie Publique. Mais dans les faits, ce sont les droits des assurés qui risquent d’être directement touchés.

Depuis le 1er juillet 2025, les arrêts maladie ont déjà changé de format pour lutter contre les fraudes aux indemnités journalières. Et d’autres mesures encore plus sensibles sont à présent à l’étude, notamment du côté des jours de carence.

Ce que l’État veut vraiment changer dans vos indémnités

Actuellement, les indemnités journalières versées par l’Assurance Maladie sont soumises à un délai de carence de 3 jours. Cependant, dans de nombreuses entreprises, ces jours sont pris en charge par l’employeur, évitant ainsi toute perte de revenu au salarié.

Mais le gouvernement entend faire évoluer ce modèle. Objectif annoncé : réduire le coût des arrêts courts. Selon les projections officielles, reculer la prise en charge de quelques jours permettrait de dégager jusqu’à 1 milliard d’euros d’économies.

Un allongement de la carence qui fait polémique

Ce lundi 21 juillet, le ministère du Travail a entamé des discussions avec les syndicats patronaux. Une des options les plus sérieusement envisagées : allonger les jours de carence de 3 à 7 jours. Cela signifie que les salariés pourraient perdre une semaine d’indemnités en cas d’arrêt maladie de courte durée, si leur entreprise ne compense pas.

À lireEnvie de travailler chez Amazon ? Découvrez les secteurs qui embauchent en France

Du côté des entreprises, la mesure suscite l’inquiétude : elle pourrait provoquer un rejet massif des salariés, accentuer les tensions sociales et compliquer la fidélisation. Et surtout, elle semble en décalage avec la réalité du déficit.

En effet, comme le rappelle l’Assurance Maladie dans son rapport de juillet :

« La dépense de santé moyenne d’un patient en ALD atteint 9 560 € par an, contre 1 230 € pour les patients n’étant pas en ALD. »

En clair, les arrêts longs et les Affections Longue Durée (ALD) représentent l’essentiel du coût. Bien plus que les indémnités des arrêts courts visés par la réforme.

Vers un jour de carence obligatoire pour tous ?

Autre piste envisagée par l’exécutif : imposer un jour de carence universel, qui s’appliquerait à tous. Y compris dans la fonction publique. Cela reviendrait à supprimer toutes les indemnités le premier jour d’arrêt maladie, quelles que soient les circonstances.

Une telle mesure serait un précédent historique. Elle remettrait en question le principe de protection immédiate en cas de maladie. Et pourrait accentuer le malaise dans une société où l’absentéisme augmente. Mais où les conditions de travail se dégradent.

Dans un contexte économique tendu, marqué par l’inflation et le flou sur les droits sociaux, les entreprises devront aussi composer avec une réalité instable. Certains secteurs en tension, comme la logistique et le e-commerce, peinent déjà à fidéliser leurs salariés. Des réformes brutales pourraient aggraver cette tendance.

Sources : capital.fr


Partagez cet article maintenant !



Net-Actuality est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Partagez votre avis