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Dans le cadre de la transition énergétique, l’État a mis en place plusieurs mesures phares. Parmi elles, la promotion de la voiture électrique, soutenue par un bonus écologique. Cette aide varie selon le revenu fiscal de référence, comme l’indique le site du gouvernement. Mais l’action de l’État ne s’arrête pas là. D’autres dispositifs viennent soutenir la cause climatique. C’est notamment le cas de MaPrimeRénov’, destinée à améliorer la performance énergétique des logements.
Que l’on soit propriétaire ou copropriétaire, plusieurs travaux peuvent être pris en charge :
- Travaux d’isolation
- Remplacement des systèmes de chauffage et d’eau chaude
- Travaux de ventilation
Un simulateur est disponible en ligne pour estimer le montant des aides. Une précision toutefois : les travaux doivent impérativement être réalisés par une entreprise agréée par l’État.
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Et c’est là que les difficultés commencent. Si l’entreprise avance les frais, le remboursement dépend de l’administration. Or, de plus en plus de retards sont signalés.
Quand MaPrimeRénov’ devient un cauchemar administratif
Ce lundi 12 mai, un rassemblement a eu lieu devant les locaux de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), en charge de verser les fonds de MaPrimeRénov’. Depuis 2020, 2,5 millions de logements ont bénéficié du dispositif.
Mais la situation se dégrade. Avec le renforcement des contrôles antifraude, les paiements prennent de plus en plus de temps. Les entreprises sont les premières touchées et certaines prennent des décisions radicales.
Thierry Flak, patron d’une entreprise de rénovation énergétique, témoigne sur FranceInfo : « Là, on est au bord de la faillite parce qu’on me doit plus de 800 000 euros. »
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D’ailleurs, il poursuit : « Je suis mandataire financier, on avance les travaux pour les clients et l’État est censé me payer, mais aujourd’hui, les délais de paiement sont lunaires. »
« On a dû se séparer de plus de 14 collaborateurs alors qu’on était 25 jusqu’en septembre 2024. On avait une agence à Nice qu’on a dû fermer en janvier, une autre à Cambrai fermée en février. On réduit les charges pour tenter de survivre. »
Ces retards mettent les entreprises sous pression, alors qu’elles représentent un pilier central de la transition énergétique et participent à l’emploi local. Une contradiction frappante, alors même que le gouvernement promeut le plein emploi, notamment à travers les réformes du RSA.
Des particuliers, eux aussi, plongés dans l’angoisse
Les particuliers ne sont pas épargnés non plus. Cindy, 36 ans, raconte :
« Pour 8 550 euros, je n’allais pas lâcher. C’était l’angoisse. On n’avait pas le budget pour terminer la maison. On a fait une petite rallonge à la banque, pris un peu sur le compte des enfants. Quand la prime est arrivée, on les a remboursés. »
Son avocate dénonce un problème plus profond :
« Les moyens de contrôle sont insuffisants. Le personnel n’est pas formé, plusieurs personnes différentes interviennent sur un même dossier. Il y a un vrai dysfonctionnement organisationnel. »
Entre les retards, le stress financier et les faillites en cascade, le dispositif MaPrimeRénov’ semble s’enliser. Une mécanique grippée qui menace les ambitions climatiques de l’État… et la sérénité de milliers de foyers français.