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Le marché du travail en France enregistre une amélioration notable, portée notamment par une progression constante du taux d’emploi. Les données récentes de l’Insee montrent une évolution significative, en particulier chez les plus de 55 ans. Une tendance directement liée aux récentes réformes des retraites.
Un taux d’emploi record en France
Au premier trimestre, la France a enregistré un taux d’emploi de 69,5 % pour les 15-64 ans, selon l’Insee. Ce chiffre grimpe de 0,4 point par rapport au trimestre précédent, et de 0,6 point sur un an. Le taux d’activité atteint, lui, 75,1 % – un niveau jamais vu depuis la création de cette mesure en 1975.
Les seniors de plus en plus actifs
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s’est réjouie sur Franceinfo de la progression du taux d’emploi des 55-64 ans, qui s’établit désormais à 61,5 %.
« Pour beaucoup d’employeurs, il y avait une réticence à recruter des gens de plus de 57 ou 58 ans », a-t-elle souligné, ajoutant : « On valorise l’expérience, les mentalités changent et c’est une très bonne chose. »
Un décalage assumé dans les dispositifs
Le recul de l’âge d’accès aux indemnités chômage prolongées, désormais fixé à 55 ans au lieu de 53, reflète cette amélioration. La ministre note toutefois que la France reste derrière l’Allemagne, où le taux d’emploi des 15-64 ans atteignait 77,2 % en 2022, contre 73,6 % chez les 55-64 ans.
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Taux d’emploi en hausse : les effets visibles des réformes des retraites
Le chef du département emploi de l’Insee, Vladimir Passeron, estime que « le rythme assez fort de hausse du taux d’emploi est très lié aux différentes réformes sur les retraites, et notamment la dernière de 2023 ».
La ministre a confirmé :
« Nous avons beaucoup progressé sur le taux d’emploi des 55-59 ans depuis la réforme des retraites de 2010 et celle de 2023. »
Des inégalités persistantes
Dans un rapport récent, la Cour des comptes évoque toutefois une « inéquité ». Elle constate que les plus fragiles — ouvriers, personnes en mauvaise santé ou femmes — voient souvent leur départ retardé sans pour autant rester en emploi, basculant dans des périodes d’inactivité subie : chômage, invalidité, maladie…
Le dispositif de carrières longues bénéficie surtout aux classes moyennes. Seuls 13 % des bénéficiaires se trouvent parmi les 40 % les plus modestes.
Le taux d’emploi reste faible chez les jeunes
Malgré les progrès pour les seniors, la situation des jeunes demeure préoccupante. Le taux d’emploi des 15-25 ans était de seulement 33,7 % fin 2024, contre 51 % en Allemagne.
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Selon le Conseil d’analyse économique (CAE), l’entrée des jeunes Français sur le marché du travail reste trop lente. Ils sont nombreux à être classés comme NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation), avec un taux de 12,8 %, l’un des plus élevés d’Europe.
Des signaux alarmants pour 2024
Hélène Garner, de l’Apec, observe une baisse du taux d’emploi chez les jeunes en 2024 (-0,6 point). En partie à cause de la diminution des aides à l’alternance, qui avaient fortement dynamisé l’embauche des moins de 26 ans ces dernières années.
Si les perspectives restent positives pour les plus de 55 ans – notamment avec l’arrivée du CDI senior ou la retraite progressive – les jeunes, eux, peinent à s’insérer dans un marché de l’emploi de plus en plus concurrentiel.