Bien avant l’arrivée des applications comme Uber, les taxis traditionnels étaient déjà essentiels dans nos villes. Que ce soit via des bornes dédiées ou en les interpellant dans la rue, ils ont toujours occupé une place importante dans le paysage urbain.
Cependant, leur rôle ne se limite pas au transport de particuliers. En effet, ces professionnels sont aussi mobilisés pour le transport de patients. Et c’est justement sur ce point que la colère monte.
Jusqu’ici, les compagnies de taxis appliquaient des tarifs sanitaires différenciés selon les zones géographiques. Mais une nouvelle mesure de l’Assurance maladie pourrait bien bouleverser cet équilibre. Une décision difficile à accepter pour la profession. Explications.
À lire Derrière la hausse du taux d’emploi, des inégalités qui inquiètent
Colère des taxis : ce qui coince avec la réforme des tarifs
Ce lundi 19 mai, les chauffeurs de taxi ont décidé de manifester dans plusieurs grandes villes : Paris, Pau, Marseille… La cause ? Une réforme contestée de l’Assurance Maladie.
L’objectif affiché par le gouvernement est de réduire les dépenses liées aux transports sanitaires remboursés par la Sécurité sociale. Une facture estimée à 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (+45 % depuis 2019), selon Le Figaro.
La réforme prévoit un forfait unique de 13 € pour la prise en charge et l’accompagnement, un tarif kilométrique unique par département (contre quatre aujourd’hui), et des suppléments ciblés pour certaines situations comme le transport de personnes à mobilité réduite.
Pour Emmanuelle Cordier, présidente de la FNDT, cette réforme met en danger les équilibres économiques de nombreuses entreprises de taxis. Et donc des emplois associés :
« Cette tentative de redéfinir unilatéralement les tarifs met en péril l’équilibre économique des entreprises de taxis, […] et risque de réduire l’offre de transport, accentuant les inégalités régionales et fragilisant l’accès aux soins pour de nombreux assurés. »
De son côté, Marguerite Cazeneuve, n°2 de la Cnam, défend la mesure. Ainsi, elle explique :
« La nouvelle tarification sera favorable aux taxis dans deux tiers des départements, notamment ruraux. »
Elle ajoute que les taxis pourront compenser leurs pertes via des transports à vide ou même réaliser une plus-value. Un argument jugé déconnecté des réalités locales par les professionnels.
À lire CDI senior : un nouveau contrat pour relancer l’emploi des plus de 55 ans ?
Selon Emmanuelle Cordier, une “journée blanche d’accès aux soins” est à prévoir ce lundi 19 mai. En clair : les transports médicaux vers les hôpitaux ne seront plus assurés ce jour-là. En outre, des opérations escargot sont annoncées sur les autoroutes A7, A55, A50 à Marseille et Toulon. Mais aussi du côté de Toulouse. De surcroît, À Pau, ville du Premier ministre, la tension pourrait également monter.